Si vous saviez comme je déteste ça, chaque fois qu’on me le demande, à savoir où j’étais et ce que je faisais, le soir du 6 octobre 1989 entre 17 et 18 heures … ! Comme l’a fait, par exemple, Guy. A. Lepage, hier soir, à Tout le monde en parle.
Eh bien ! qu’on se le rappelle une fois pour toutes! J’étais chez-moi, dans l’Outaouais, en train de préparer le souper après ma journée de travail, en compagnie de mon amante irlandaise unilingue anglophone qui n’a pas vraiment eu besoin d’un dessin pour comprendre ce qu’il se passait, à Montréal, ce soir-là.
Nous avons appris ensemble, incrédules, la terrible nouvelle* au Téléjournal de 18 heures. Je ne me rappelle pas toutefois la suite ... si on a soupé, ou non, et si nous nous sommes collées ou tenues par la main, en pleurant, tout le reste de la soirée. M'enfin! Ah ! au fait, et vous? Vous souvenez-vous des noms des quatorze victimes - par ordre alphabétique ?
Puis, ce fut la boucle médiatique infernale, interminable. Et ensuite, une peine infinie s'est installée peu à peu. Et pour longtemps! Que vous dire de plus? Maintenant, venons-en au film «Polytechnique» qui fait beaucoup jaser et réfléchir, ces derniers temps.
***
Je sais, on va me regarder sans comprendre, me trouver impitoyablement dérangée, complètement gaga et déconnectée des réalités. En fait, c’est incroyable ce que peut provoquer une toute petite phrase. Pourtant, c’est justement ça qui m’a mis la puce à l’oreille, lorsque Karine Vanasse a livré ses impressions, dans Le Devoir, le 31 janvier dernier, à propos de la nécessité de faire un film sur la tragédie de «Polytechnique».
Je la cite : «On nous disait: "Vous allez réveiller quelque chose dont les gens n'ont pas envie d'entendre parler"», je n’ai pas pu m’empêcher de faire un certain rapprochement entre le souvenir de cet événement passé en 1989 et un autre, survenu en 1759 … !
Difficile d’imaginer un tel rapprochement même si les époques, les contextes et les circonstances sont à des lunes de dissemblances. Chose certaine, les deux événements ont laissé des traces si profondes dans le cœur et la vie d’un même peuple et, quelle coïncidence, des gens (de ce même peuple), qu’il n’est pas superficiel d’y voir presque un lien de parenté.
Cela dit, je sais que le film «Polytechnique» est un bon film. Je le sens. Parce que je sais qu’il a été conçu, et fait par des gens intelligents et sensibles qui avaient probablement autre chose en tête que de faire du pognon, ou pire, de promouvoir une idéologie dominante remplie d'arrogance ou de faire un party avec, en prétextant de façon fallacieuse le «devoir de mémoire».
Et bien sûr, que «Polytechnique» est nécessaire! Parce qu’il aura été fait, on s'en doute bien, dans le respect des victimes, des disparues, des témoins réels, et aussi des contemporains de cette tragédie, comme moi et bien d’autres. Nécessaire, pour les femmes et les hommes d’aujourd’hui, soit, mais aussi pour les filles de demain et d'après-demain. Et ainsi soient-elles!
Tout comme, il est nécessaire de savoir, et de comprendre pourquoi la date du 13 septembre 1759 n’a pas été une journée comme les autres dans l’histoire du peuple que nous sommes aujourd’hui.
«On nous disait: "Vous allez réveiller quelque chose dont les gens n'ont pas envie d'entendre parler"». Ça dépend de quelle façon, on en parle, évidemment. Eh bien ! messieurs, dames, les fédéralistes à tout crin, de grâce! Pourquoi donc, est-ce si difficile pour vous d'avoir un peu d'égard pour notre peuple? Un conseil: pour ce 250è de la bataille des plaines d'Abraham, contentez-vous donc d’émettre un timbre commémoratif à la mémoire de nos ancêtres ! Cela fera amplement l’affaire.
Eh bien ! qu’on se le rappelle une fois pour toutes! J’étais chez-moi, dans l’Outaouais, en train de préparer le souper après ma journée de travail, en compagnie de mon amante irlandaise unilingue anglophone qui n’a pas vraiment eu besoin d’un dessin pour comprendre ce qu’il se passait, à Montréal, ce soir-là.
Nous avons appris ensemble, incrédules, la terrible nouvelle* au Téléjournal de 18 heures. Je ne me rappelle pas toutefois la suite ... si on a soupé, ou non, et si nous nous sommes collées ou tenues par la main, en pleurant, tout le reste de la soirée. M'enfin! Ah ! au fait, et vous? Vous souvenez-vous des noms des quatorze victimes - par ordre alphabétique ?
Puis, ce fut la boucle médiatique infernale, interminable. Et ensuite, une peine infinie s'est installée peu à peu. Et pour longtemps! Que vous dire de plus? Maintenant, venons-en au film «Polytechnique» qui fait beaucoup jaser et réfléchir, ces derniers temps.
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Je sais, on va me regarder sans comprendre, me trouver impitoyablement dérangée, complètement gaga et déconnectée des réalités. En fait, c’est incroyable ce que peut provoquer une toute petite phrase. Pourtant, c’est justement ça qui m’a mis la puce à l’oreille, lorsque Karine Vanasse a livré ses impressions, dans Le Devoir, le 31 janvier dernier, à propos de la nécessité de faire un film sur la tragédie de «Polytechnique».
Je la cite : «On nous disait: "Vous allez réveiller quelque chose dont les gens n'ont pas envie d'entendre parler"», je n’ai pas pu m’empêcher de faire un certain rapprochement entre le souvenir de cet événement passé en 1989 et un autre, survenu en 1759 … !
Difficile d’imaginer un tel rapprochement même si les époques, les contextes et les circonstances sont à des lunes de dissemblances. Chose certaine, les deux événements ont laissé des traces si profondes dans le cœur et la vie d’un même peuple et, quelle coïncidence, des gens (de ce même peuple), qu’il n’est pas superficiel d’y voir presque un lien de parenté.
Cela dit, je sais que le film «Polytechnique» est un bon film. Je le sens. Parce que je sais qu’il a été conçu, et fait par des gens intelligents et sensibles qui avaient probablement autre chose en tête que de faire du pognon, ou pire, de promouvoir une idéologie dominante remplie d'arrogance ou de faire un party avec, en prétextant de façon fallacieuse le «devoir de mémoire».
Et bien sûr, que «Polytechnique» est nécessaire! Parce qu’il aura été fait, on s'en doute bien, dans le respect des victimes, des disparues, des témoins réels, et aussi des contemporains de cette tragédie, comme moi et bien d’autres. Nécessaire, pour les femmes et les hommes d’aujourd’hui, soit, mais aussi pour les filles de demain et d'après-demain. Et ainsi soient-elles!
Tout comme, il est nécessaire de savoir, et de comprendre pourquoi la date du 13 septembre 1759 n’a pas été une journée comme les autres dans l’histoire du peuple que nous sommes aujourd’hui.
«On nous disait: "Vous allez réveiller quelque chose dont les gens n'ont pas envie d'entendre parler"». Ça dépend de quelle façon, on en parle, évidemment. Eh bien ! messieurs, dames, les fédéralistes à tout crin, de grâce! Pourquoi donc, est-ce si difficile pour vous d'avoir un peu d'égard pour notre peuple? Un conseil: pour ce 250è de la bataille des plaines d'Abraham, contentez-vous donc d’émettre un timbre commémoratif à la mémoire de nos ancêtres ! Cela fera amplement l’affaire.
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