L'Oiseau frileux

L'Oiseau frileux

jeudi, mars 13, 2008

Triste hasard

Aujourd’hui, mon Soleil Entre Deux Murs … a refusé net de se laisser piéger dans la trappe à cafards. Il fallait absolument prendre le large pour quelque part, n’importe où, afin de humer un tantinet l’odeur d’un printemps qui tarde tant à renaître, de ses neiges si abondantes.

Saint-Sauveur, dans les Laurentides, a été mon choix premier. Le seul, d’ailleurs. À prendre ou à laisser, dès qu’elle a été mise au courant, maman a applaudi. La salade y est savoureuse, (et même sans trop de sirop pour moi), la crêpe est tout simplement délicieuse.

Or, voilà qu’en rentrant dans le village, je peux lire sur un panneau routier : « Morin-Heights 9km ». Aussitôt, une volée de cloches a résonné dans mon esprit. N’est-ce pas à cet endroit justement, qu’a eu lieu la terrible tragédie dont on parle tant dans les médias, depuis hier? Un toit qui s’effondre n’est pas rare par les temps qui courent, mais là, l’incident avait fait trois victimes; toutes des femmes.

Neuf kilomètres n’apparaissent pas une montagne pour maman. Le plus clair du temps, elle dîne d’air du temps. Mais, à heure fixe! Heureusement, Morin-Heights est, si l’on peut s’exprimer ainsi sans choquer personne, situé en périphérie de Saint-Sauveur, donc juste à côté. En effet, cela n’a pas pris dix minutes pour s’y rendre.

Ouais, mais où donc a bien eu lieu cette terrible tragédie? Un vieux monsieur allant faire son marché, et sans doute pas mal sollicité depuis le début de la journée, m’indique gentiment le chemin. avec son bras allongé, droit devant: « Dans un kilomètre, à gauche! », finit-il par me dire.

Oh! mes amies! Je n’étais pas la seule ni la première des badaudes à avoir eu la même idée! Tous les médias : TVA, Radio-Canada, TQS, CTV Global quelque chose, même La Presse, bref, tout ce beau monde était présent sur place. Sans oublier un camion d’incendie, puis quelques voitures de la SQ. Et bien sûr, de nombreuses voitures de curieux et curieuses stationnées sur le bord de la route.

Comme l’endroit n’était pas de tout repos pour une dame aussi âgée que maman, elle est donc restée dans la voiture à m’attendre. Je me suis aussitôt faufilée à travers les voitures, les caméramen et les journalistes avec ma caméra. Bien qu’on ne pouvait s’introduire au-delà des chevalets jaunes, j’ai tout de même réussi à prendre quelques photos des décombres.

Tout à fait à l’improviste, une journaliste de La Presse, (voir: la femme au foulard blanc sur la photo de droite) m’a même abordée. Mine de rien, elle s'est mise à me poser quelques questions, cherchant surtout à connaître ma réaction à la suite de cette tragédie impliquant trois femmes. J’ai répondu tout simplement. Enfin jusqu’à ce que je sente monter un flot d’émotion dans ma gorge … Ma Brune grisonnante a cent fois raison. Plus « braillarde » que moi, tu meurs!

Certes, je n'oublierai pas de sitôt le petit village de Morin-Heights. N'est-il pas fier de se dire « la Capitale (en Amérique du Nord ...!) du ski de fond »?

Mais ce n'est pas tout. À notre retour, ici et là, à Saint-Sauveur puis à Saint-Jérôme, j'ai pu prendre d'autres photos, mais cette fois-là, de corvées de déblayages en règle de toitures de certaines grandes surfaces, dont Cosco, à Saint-Jérôme.

Comme si les responsables de commerces et d'entreprises venaient de comprendre que le poids de la neige, au-dessus de leurs têtes et des nôtres, signifiait un danger si grave qu'il risquait de friser la catastrophe.

Faut dire aussi que les fonctionnaires de la CSST faisaient le guet un peu partout. Et qui dit CSST, dit coûts parfois astronomiques pour les employés blessés (parfois mortellement) dans de tels désastres.

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