La couleur de nos peurs (suite)

Mon amie, je crois qu’entre Mario Dumont et André Boisclair, à part le fait que de part et d’autre, on cherche à s’approprier le vote d’un groupe d’électeurs au dépens d’un autre, le débat sur les « accommodements raisonnables » ne fait que commencer, car, au train où vont les choses, le bleu de nos peurs s’assombrit de jour en jour.

Cela dit, en réponse à la question qui demande en quoi certains symboles ou certains « accommodements dits raisonnables » peuvent-ils être une menace pour notre culture ou notre identité québécoise, posons-nous celles-ci en prenant soin de bien respirer par le nez.

En quoi cela enlève-t-il à l’identité québécoise d’égalité que des personnes de religion particulière puissent jouir de passe-droit dans nos urgences aux dépens des autres malades? Puis que d'autres cherchent à faire imposer leur domination de mâle sur l'autre sexe qui leur est soumis, dans des cours prénatals ou lors d’examens médicaux, par exemple, etc. Ici, je ne parle même pas de symboles comme le kirpan, le voile ou la burqa.

Des cas isolés qui n’ont de valeur que dans celle de leurs symboles, donc ne menaceraient en rien notre culture et notre identité québécoise? Je n’en suis pas si certaine, mon amie. Des exemples montés en épingle afin d’attiser davantage la couleur de nos peurs bleues …? Peut-être bien, mais cela revient trop souvent nous hanter (comprendre: déranger) pour n’être que ça.

En tout cas, si la Charte québécoise des droits et libertés de la personne a besoin d’être mise à jour, ne niaisons pas trop longtemps avec la « puck », car de la tolérance à son contraire, la glace est mince et risque d'être vite brisée.

À toi pour toujours,
May West