L'Oiseau frileux

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jeudi, novembre 30, 2006

Céline, Wayne et les autres

« Nul (le) n’est prophète en son pays »

Au fait, quel pays? Certainement pas dans ce grand bled complexé qu’est le Québec, où l’on est toujours libre d’aimer ou de détester comme bon nous semble ceux et celles qui nous ressemblent, que l’on soit une nation ou pas. Une émission d’Enjeux sur SRC nous a révélé, hier soir, un côté sombre de nos sentiments réels et surtout ceux des médias québécois à l'endroit de Céline Dion.

Cela dit, on peut comprendre ces journalistes égobèses qui s'en sont pris, soit à son mari-impressario archi-contrôleur ne reculant devant rien pour défendre sa protégée, soit à sa personne ou soit à son style de chansons. C’est leur droit le plus strict comme quoi tous les goûts sont toujours dans la nature.

Toutefois, là où la question de goût a franchi un sommet de mépris, me semble, c’est lorsqu’un chroniqueur du Devoir a plus ou moins comparé ses nombreux fans, en commençant par ses compatriotes québécois, à des mangeurs de McDo. En tout cas, moi, ça m’a laissé un goût amer. On aurait presque cru entendre la voix d’outre-tombe d’un certain P.E.T. qui, à une époque pas si lointaine, nous a, lui aussi, traités de … mangeurs de hot-dogs par personne interposée. Un petit chausson, avec ça!

Or dans le cas de Céline, il faut quand même être francs avec nous-mêmes et faire un petit examen de conscience. Avouons-le, à ses tout débuts, on n’y croyait tout simplement pas. Certes, c’est pas qu’elle n’avait pas une belle voix, mais venant de Repentigny, P.Q., c’était comme si elle ne ... méritait pas de réussir. (Un réflexe normal : les Étatsuniens se sont dit longtemps la même chose à l’égard des Noirs !)

Puis, son succès s'est mis à faire du millage. Cela nous a d'abord déconcertés, puis nous a décontenancés pour ne pas dire la vérité, nous en a bouché un coin … à partir du moment où, allant de surprises en surprises, il a traversé nos frontières pour s’étendre en Europe, aux États-Unis et à travers la planète toute entière.

Eh bien, là, malgré son visage un peu long et son manque de classe …!, on a fini par être écrasés sous le choc de la réalité. On n’avait plus le choix que de se rendre à l’évidence : Céline Dion était bel et bien devenue une mégastar. Méchant problème de digestion!

Non mais, le joueur de hockey par excellence, Wayne Gretzki, a beau être l’icône suprême du nationalisme canadien, a-t-on déjà entendu dire qu’on le connaissait par son prénom dans les bazars de Bankok? Pas que l’on sache. Ah! j’allais oublier Barbra et Madona! Peut-être bien que la petite fille de Repentigny, P.Q. n’a pas la classe de la première, mais chose certaine, et c’est tout à son honneur, elle n’a pas la vulgarité de l’autre.

Enfin, dis-moi, mon amie, quel personnage québécois, masculin et féminin confondus avant elle, nous a rendus aussi fiers d’être ce que nous sommes: y compris des quétaines ou des mangeurs de ceci et de cela que des bâtisseurs, des penseurs, des inventeurs, etc. ?

Nomme-le moi!

À toi pour toujours,
May West

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