L'Oiseau frileux

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mardi, mars 08, 2016

Pauline Marois décrit un parcours semé d’embûches

 
 
Photo: Jacques Nadeau Le DevoirL’actuel chef du Parti québécois et successeur de Pauline Marois, Pierre Karl Péladeau, figurait parmi les invités de la soirée.
 
Citoyens, artistes, et souverainistes de toutes les générations ont rendu lundi soir un vibrant hommage à la « première première ministre du Québec », Pauline Marois, qui est revenue sur son parcours semé d’embûches en tant que femme en politique.
 
L’ancienne chef péquiste a pris la parole au terme d’une soirée ponctuée de témoignages et d’anecdotes rappelant les moments qui ont marqué sa carrière politique. Cette soirée était organisée par un comité désirant saluer son héritage politique.
 
« Nos routes se croisent ce soir, même si nous n’avons pas toujours été d’accord, a lancé Mme Marois devant la foule rassemblée dans l’auditorium de la Grande Bibliothèque, à Montréal. Nous sommes réunis parce que, pour l’essentiel, nous partageons un idéal : construire un Québec de justice, de générosité. »
 
À la veille de la Journée internationale des femmes, l’ancienne première ministre s’est remémoré ses débuts en politique, notamment aux côtés de Lise Payette. « Avec vous, je suis devenue totalement féministe, a-t-elle lancé. En travaillant avec vous, j’ai acquis la conviction que notre monde demeurerait injuste sans une révolution féministe, sans une politique qui appuie une véritable égalité homme-femme. »
 
« Cette égalité, a-t-elle poursuivi, n’est pas un concept abstrait. L’égalité économique et sociale sera réelle quand le revenu des femmes sera égal à celui des hommes. L’égalité sera atteinte quand autant de femmes que d’hommes occuperont des postes de direction. L’égalité sera concrète quand une jeune femme se sentira aussi en sécurité qu’un jeune homme en marchant seule le soir dans la rue. »

Plus de 300 personnes se sont déplacées pour rendre hommage à Pauline Marois,
première ministre du Québec de 2012 à 2014.
Plafond de verre

Lors de la soirée, plusieurs femmes ont témoigné des avancées qu’elles ont pu observer au fil des décennies et du chemin qu’il reste à parcourir. Le monde politique n’y échappe pas, a affirmé Pauline Marois. « La politique est souvent cruelle, a-t-elle noté. C’est vrai pour tous les politiciens et, encore aujourd’hui, c’est particulièrement vrai pour les femmes. »
 
Cela dit, l’action politique apporte des « satisfactions exceptionnelles », a-t-elle ajouté.« Il y a la joie que l’on ressent quand on brise un plafond de verre. Il y a surtout l’immense satisfaction que nous éprouvons quand une de nos réalisations contribue à construire une société un peu plus juste et plus humaine et quand nous participons à la mise en oeuvre d’une politique qui améliore la vie quotidienne des gens. »
 
Après avoir fait le bilan de son passage en politique, Pauline Marois a mis de côté la cause des femmes pour revenir plus largement sur le projet qu’elle aimerait voir se réaliser. « Tout au long de mon parcours politique, je n’ai jamais renoncé à ce que le Québec devienne un État souverain, un pays indépendant, a-t-elle conclu. Aucune aventure ne peut être plus grande et plus noble. »

Hommage-surprise

Avant de faire son entrée sur scène, l’ex-première ministre a eu droit à une série d’hommages, en discours et en chanson. Certains sont provenus de la bouche d’amis et de supporters de longue date, tandis que d’autres ont été plus inattendus : la ministre de la Condition féminine, la libérale Lise Thériault, a salué une « femme d’exception ».
 
« En tant que femmes, nous avons toutes les raisons d’être fières d’elle, et de saluer son parcours, a-t-elle déclaré dans un message livré en son absence par Lorraine Pintal, la directrice artistique du Théâtre du Nouveau Monde.
 
Mme Thériault a par ailleurs félicité les organisateurs de la cérémonie qui a permis de rendre hommage « à celle qui, grâce à sa persévérance et à son formidable engagement envers le Québec, a écrit une page importante de l’histoire de femmes et contribué à celle-ci dans les lieux du pouvoir ».

Source: Le Devoir

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