“C’est la question à 1 million de dollars, celle qu’on me pose chaque jour sans exception à compter de la troisième semaine d’août, et pour trois mois”, commence la journaliste du Guardian qui consacre un article au collant noir. Cette question, c’est : “A partir de quand est-il socialement acceptable de porter un collant noir ?” “Comme pour les huîtres, seulement quand il y a un ‘r’ dans le nom du mois”, répond-elle invariablement.

En réalité, écrit Jess Cartner-Morley, le collant noir est soumis à des injonctions plus complexes que cela. Dans le monde de la mode, on ne porte un collant noir “que quand il y a un ’z’ dans le mois”. C’est-à-dire jamais. “Ces New-Yorkaises aux jambes nues été comme hiver et aux allures de papier glacé ne sont pas une légende urbaine. J’ai vu de mes propres yeux leurs gambettes dorées émergeant de bottines Alexander McQueen en plein mois de février à Manhattan.”




La question du collant noir, c’est une histoire de classe sociale, d’argent et d’âge. “Ça en dit beaucoup sur votre sens des priorités concernant votre style, vos dépenses de taxis.” Sur votre âge, aussi, “parce que les jambes nues sont plutôt associées à un style jeune”. Ce que dit la présence ou l’absence de collant noir, c’est : “Es-tu l’une des nôtres ? Une personne normale à qui je peux parler de mes chaussures qui me font mal ? Ou es-tu l’une de ces licornes qui s’extasie de voir à quel point elle ne sent pas le froid ?” résume la journaliste du Guardian

Avec un mélange de gêne et de fierté, Jess Cartner-Morley conclut sur le fait qu’elle-même retarde le plus possible le moment où elle enfilera pour la première fois son collant noir. Et que quand elle le fait c’est toujours avec une pointe de regret.

Source: Courrier international