L'Oiseau frileux

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lundi, octobre 06, 2014

Comment divorcent les oligarques russes

Photo : RIA Novosti (archive)
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La Voix de la Russie
4 octobre 2014

Une sensation a éclaté dans les médias la semaine dernière. Vladimir Potanine qui est un des hommes les plus riches de Russie n’a pas permis à son fils cadet Vassili de sortir du pays. Il a envoyé à la police des frontières un avis pour notifier son refus que son fils quitte la Russie pour continuer ses études à l’étranger au motif qu’il était sûr que le jeune homme devait faire ses études en Russie.  


Potanine est le PDG de Nornikel et d’Interros qui vient en 8e position sur la liste des Russes les plus riches et dont la fortune est évaluée è 12,4 milliards de dollars par le magazineForbes. Il avait déjà affecté la plupart de ses actifs à des fins caritatives compte tenu de la part qui revient à ses enfants. Le couple est actuellement engagé dans un procès de divorce et de partage de biens. 

 Le psychologue Irakli Pojarski analyse pour nous les principales causes des divorces des oligarques russes :   « Il y a d’abord le fait que l’homme riche s’habitue qu’il peut tout changer rapidement. Si sa voiture tombe en panne, il peut parfaitement la remplacer. Nous sommes en présence d’un cas psychologique similaire, quand la femme ne convient plus. Le rassasiement est une des causes des divorces. Quand on possède tout, c’est la course vers le meilleur et plus neuf. »

Des passions carrément shakespeariennes se déchaînent au moment des divorces surtout dans les familles des oligarques puisque des milliards de dollars sont en jeu en plus du ressentiment personnel. Les Russes occupent depuis longtemps le top des divorces les plus chers au monde.  

En 2001, Boris Berezovski, oligarque russe à la réputation sulfureuse, a fui en Grande Bretagne en craignant l’arrestation. Il s’est installé là-bas avec sa nouvelle concubine Elena Gorbounova et ses deux rejetons dans un domaine dans le comté de Surrey. Pendant ce temps, son épouse « légitime » vivait séparément à Londres dans un penthouse donnant sur le Hyde Park. Finalement, lasse de cette situation ambiguë, l’épouse a attaqué Berezovski en divorce et s’est adjugée une part belle de 300 millions de dollars.  

Mais le divorce peut aussi avoir un happy end. Irina Abramovitch, ex-femme de Roman Abramovitch et la plus connue des épouses divorcées, n’a pas voulu traîner son ex-époux dans la boue moyennant une juteuse compensation matérielle. Il y a tout lieu de penser que 300 millions de dollars, 4 villas et 2 appartements londoniens et la possibilité de se servir des yachts et des avions de son « ex » l’aideront à recoller son cœur brisé après la virée de son mari chez la rivale.  

Par contre, le banal adultère peut coûter toute sa fortune à l’oligarque Dmitri Rybolovlev. Cet ex-propriétaire d'Ouralkaliï vient en 13e position sur la liste russe de Forbes. Sa femme Irina a déclaré après 25 ans de vie conjugale qu’elle en « avait ras le bol des tendresses prodiguées par Dmitri à l’égard d’autres femmes » et l’a attaquée en divorce.

Elle a évalué à 6 milliards de dollars, c’est-à-dire à toute la fortune de Rybolovlev, les meilleures années de sa vie gaspillées avec le mari infidèle. Mais Dmitri n’était pas né de la dernière averse. Il s’est mis immédiatement à vendre ses actifs à la faveur de subterfuges financiers pour « laisser moins à sa femme ». Son ex-épouse avait finalement réussi à lui chiper « seulement » 3,2 milliards d’euros.

Plus grande est la fortune en jeu et plus les parties se montrent difficiles, estime le psychologue Mikhaïl Kamaev, membre effectif de la Ligue professionnelle des psychothérapeutes :   « La plupart des hommes riches sont des psychopathes et essaient généralement de dissimuler leurs revenus et minimiser leurs pertes pour soi-disant punir la femme. »    

Les contrats de mariage étaient jusqu’à tout récemment chose rare en Russie, c’est pourquoi les procès en divorce se transforment souvent en batailles rangées. Il est vrai cependant que la nouvelle génération des riches a fait sienne la pratique occidentale des contrats de mariage. Surtout ne confondons pas l’amour et l’argent! A notre époque du féminisme total, les hommes doivent se montrer vigilants. D’ailleurs, les belles dames n’en trouveront pas moins 102 procédés leur permettant de déposséder en toute légalité leurs « ex ».


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