![]() | ||
L'ancienne patineuse artistique canadienne Barbara Ann Scott en 2006 à Ottawa. Photo : PC/JONATHAN HAYWARD |
Barbara Ann Scott, la seule Canadienne à avoir remporté
une médaille d'or en patinage artistique aux Jeux olympiques, un exploit
réalisé en 1948, est décédée dimanche à l'âge de 84 ans. La cause du
décès est inconnue.
Barbara
Ann Scott a été un modèle pour les jeunes Canadiennes à la fin des
années 40 et au début des années 50. Elle a mérité cette admiration en
raison de sa beauté et de sa grâce, sur la glace et à l'extérieur des
patinoires. Elle a ébloui le monde entier.
La
poupée Barbara Ann Scott, créée après son triomphe aux Jeux de
Saint-Moritz, en Suisse, est demeurée un cadeau prisé par ses
admirateurs et les collectionneurs. Scott a été présidente d'honneur des
Championnats du monde de 2006, à Calgary, et ses autographes étaient
les plus recherchés des amateurs durant sa visite.
Scott
a remporté le trophée Lou Marsh, remis à l'athlète par excellence au
Canada, en 1945, 1947 et 1948. Elle a été intronisée au Temple de la
renommée du sport canadien en 1955, et au Temple de la renommée du
patinage artistique canadien en 1991.
Elle
a été nommée officière de l'Ordre du Canada en 1991, a été élue au
Temple de la renommée international du sport féminin en 1997 et
immortalisée sur l'Allée des étoiles du Canada en 1998.
En 2009, elle a transporté la flamme olympique, en route vers Vancouver, à la Chambre des communes à Ottawa.
![]() |
Barbara Ann Scott et la flamme olympique, en route vers Vancouver, à la Chambre des communes à Ottawa, en 2009. Photo : PC/Sean Kilpatric |
Née
en 1928 à Ottawa, elle a commencé le patinage artistique à l'âge de
7 ans au Club Minto. Elle n'était âgée que de 12 ans lorsqu'elle a gagné
le Championnat national junior. En 1942, à l'âge de 13 ans, elle est
devenue la première femme à compléter un double lutz en compétition.
Entraînée
par Otto Gold et Sheldon Galbraith, elle a été couronnée championne
nationale senior à l'âge de 15 ans, un titre qu'elle gagnera trois
autres fois. Elle remportait également des championnats nord-américains,
et dès l'âge de 17 ans, elle se faisait photographier par le réputé
Yousuf Karsh.
Des
amis d'Ottawa ont amassé suffisamment d'argent pour permettre à Scott,
sa mère et son entraîneur de se rendre aux Championnats d'Europe à
Davos, en Suisse, et aux Championnats du monde, à Stockholm, en Suède.
Elle a remporté les deux compétitions.
À
son retour à Ottawa, les enfants ont eu droit à un congé d'école et
faisaient partie d'une foule de quelque 70 000 personnes venues acclamer
la jeune patineuse, qui saluait ses admirateurs d'une
voiture décapotable.
On
lui a remis les clés de la ville et une nouvelle voiture décapotable
jaune. Elle a cependant dû retourner le véhicule lorsque le président
élu du Comité international olympique, l'Américain Avery Brundage, l'a
avertie qu'elle ne pourrait participer aux Jeux si elle conservait
le cadeau.
Scott
a de nouveau gagné le titre européen en 1948, à Prague. Les règles ont
ensuite été changées pour ne permettre qu'aux patineurs européens de
prendre part à la compétition.
![]() |
Barbara Ann Scott lors de son triomphe aux Jeux olympiques de Saint-Moritz, en Suisse, en 1948. Photo : La Presse Canadienne |
C'est
à Saint-Moritz, le 31 janvier 1948, qu'elle a inscrit le plus grand
triomphe de sa carrière - le tout, dans des circonstances difficiles. La
glace sur la patinoire en plein air avait été grugée par des joueurs de
hockey et le mercure oscillait autour du point de congélation lorsque
les préposés ont retiré les bandes servant aux matchs de hockey et
décidé de passer la resurfaceuse. Une glace molle a accueilli les
patineuses après le lever du soleil.
En
raison du piètre état de la glace, Scott a modifié son programme. Elle a
complété un double boucle au lieu de trois au début de sa routine et
conclu sa prestation avec trois double Salchow au lieu des doubles
boucles prévus à l'origine. Ses yeux bleus rayonnants, elle est
sortie victorieuse.
« Lorsque
vous patinez à l'extérieur et que vous affrontez les éléments, vous
êtes portés à ne pas vous attarder aux petits détails », avait-elle
déclaré à l'époque.
Elle
s'est ensuite rendue à Davos, où elle a mérité un autre championnat du
monde. À l'âge de 19 ans, elle avait gagné les titres européens,
mondiaux et olympiques dans un intervalle de seulement six semaines. À
son retour à la maison, elle a été accueillie en héroïne et finalement
reçu sa décapotable, munie d'une plaque d'immatriculation identifiée
48-VI, pour rappeler son triomphe aux sixièmes Jeux olympiques d'hiver.
![]() |
Barbara Ann Scott en 1948 Photo : PC/Archives nationales du Canada/Frank Royal |
Elle
a abandonné la compétition pour participer à des revues de patinage
artistique lors des cinq années suivantes, remplaçant la Norvégienne
Sonja Henie à titre de vedette principale de la Hollywood Ice Revue. Son
contrat stipulait qu'elle devait remettre une partie de ses revenus aux
enfants handicapés.
Elle
s'est lassée de vivre entre les valises et a tout abandonné à l'âge de
25 ans pour épouser, en 1955, Thomas Van Dyke King, le relationniste de
sa revue de patinage artistique. Le couple s'est établi à Chicago.
Un aréna a été nommé en son honneur à Ottawa.
***
Née d'une autre génération, Barbara Ann Scott a laissé dans nos mémoires un souvenir impérissable. Toutes les petites filles de mon époque rêvaient de patiner comme elle. Un peu comme aujourd'hui, toutes les golfeuses de mon âge ont rêvé de jouer au golf comme Jocelyne Bourrassa ...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire