L'Oiseau frileux

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mardi, juin 07, 2011

Trop de sports favorise-t-il l'Alzheimer féminin?




Faire du sport de manière intensive ne serait pas si bon pour
la santé des femmes. En tout cas, pour leur santé mentale et leurs facultés cognitives.

C'est ce qui ressort d'une étude dont les résultats à publier dans The Journal of Alzheimer Disease et dont The New Scientist se fait l'écho.


L'étude a été menée par Mary Tierney, neuropsychologue et
professeure à l'université de Toronto. Cette chercheuse est spécialisée dans la maladie d'Alzheimer et s'intéresse plus particulièrement aux liens entre la ménopause et la mémoire.

Quel est le rapport entre sport, ménopause et Alzheimer?

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Le raisonnement de Mary Tieney est le suivant: les scientifiques sont d'accord pour constater que la maladie d'Alzheimer touchent davantage les femmes que les hommes. Pourquoi? L'une des pistes est que, avec la ménopause, le taux d'oestrogènes chute chez les femmes, explique la société Alzheimer:

«Le taux d'oestrogènes diminue après la ménopause, explique-t-elle, ce qui se traduit par une chute soudaine chez certaines femmes et par une dispersion graduelle chez d'autres. Ce phénomène est important parce que la région du cerveau qu'on associe à la mémoire est l'hippocampe, ce dernier est rempli de récepteurs d'oestrogènes. En fait, cette hormone est l'une des clés du fonctionnement de l'hippocampe. Avec la diminution d'oestrogènes chez la femme vient le déclin de sa mémoire.»

D'autres recherches, menées par une équipe de Montpellier et de Melbourne, ont montré que des taux d'hormones faibles constatés chez des femmes préménauposées pouvaient être associés à des facultés affaiblies en fin de vie.

Les hommes, eux, ne subissent pas cette perte d'oestrogènes. La testostérone, qui est convertie en oestrogène dans le cerveau, ne baisse pas significativement avec l'âge, leur hippocampe peut donc fonctionner.

Et le sport dans tout ça?

L'exercice physique intense provoque lui aussi une chute du taux d'oestrogènes. Par exemple, une étude datant de 1981 a démontré que le sport intensif pratiqué par les jeunes filles pouvait reculer l'âge des premières règles et aussi provoquer des règles irrégulière à l'âge adulte.

Mary Tierney a voulu vérifier si l'on pouvait donc relier sport intensif/baisse des facultés cognitives quand les femmes vieillissent. Pour cela, elle a interrogé 90 femmes ménopausées sur leurs habitudes sportives tout le long de leur vie. Puis elle a testé leurs capacités cognitives.


The New Scientist rapporte: «Les résultats (...) ont montré une diminution statistiquement significative de la performance dans diverses tâches cognitives chez les femmes qui avaient déclaré avoir pratiqué le sport de manière énergique, par rapport à celles qui ont dit avoir fait de l'exercice modérément.»

Le site scientifique insiste bien sur le fait que les bienfaits du sport pour la santé sont globalement reconnus et que cette étude ne les contredit pas. Mary Tierney estime néanmoins qu'il faudrait poursuivre cette recherche pour savoir si un exercice trop vigoureux n'aurait pas des conséquences dommageables pour les facultés cognitives des femmes. Conséquences que l'on pourrait par la suite tenter de compenser.

Photo: Two joggers / mikebaird via Flickr CC
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Source Slate.fr

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