Mystérieuse disparition d'une tout aussi mystérieuse blogueuse syrienne

Plus tôt cette semaine, plusieurs médias ont rapporté l’enlèvement par les forces de sécurité de la blogueuse syrienne Amina Arraf, qui serait survenu lundi, en pleine rue, à Damas.

Un billet sur son blogue, A Gay Girl in Damascus (Une lesbienne à Damas), signé Rania O. Ismail, qui se présente comme sa cousine, relate son enlèvement. Global Voices en propose des extraits en français.

La nouvelle a déclenché une vague de sympathie à l’endroit de la blogueuse. Sur Twitter, le mot-clé #FreeAmina a été lancé, tandis qu’une page Facebook réclamant sa libération compte plus de 12 000 adeptes. Une pétition en ligne pour la faire libérer a recueilli quelque 25 000 signatures.

Toutefois, au cours des dernières heures, de sérieuses questions sur son identité ont commencé à être soulevées. Le journaliste de NPR Andy Carvin rapporte notamment avoir demandé, sur Twitter si quelqu’un avait déjà rencontré Amina Arraf en personne. Il trouve étrange de n’avoir reçu aucune réponse positive. M. Carvin souligne également un autre blogue apparemment tenu par Amina Arraf, dans lequel elle dit mélanger vérité et fiction, sans distinction.

Dans des entrevues données à Al-Jazira et à la BBC Sandra Bagaria @Sade_la_Bag sur Twitter, qui se présentait comme une amie proche d’Amina Arraf, a commenté son arrestation. Mme Bagaria, qui vit à Montréal, a par la suite affirmé au Lede du New York Times qu’elle n’avait correspondu avec la blogueuse que par courriel ou par clavardage.

Différents médias qui ont interviewé Amina Arraf, comme le BlogPost et CNN l’ont fait par courriel, sans la rencontrer.

Enfin, selon le Wall Street Journal et le journaliste Robert Mackey, du Lede, la supposée photo d’Amina Arraf, que vous pouvez voir en tête de ce billet, serait dans les faits celle d’une Londonienne, Jelena Lecic. Cette photo se trouvait dans la page Facebook réclamant la libération d’Amina Arraf. Elle a été retirée depuis, tout comme les autres photos qui la représentaient. On ne retrouve plus que des dessins ou des expressions artistiques.

Tout ça est bien mystérieux tout comme la pétition sur AVAAZ qui a été suspendue après avoir recueilli près de 25 000 noms.

Son blogue Les mots ont un sens

Source Radio-Canada