L'Oiseau frileux

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jeudi, octobre 28, 2010

Une femme courageuse

Notre amie Nicole n’est pas chanceuse. Depuis des années qu’elle se traîne de cliniques en cliniques, de médecins en thérapeutes pour finalement bien peu de résultats à la fin et bien peu de soulagement surtout.

La dernière affaire qui lui est arrivée, c’est lorsqu’elle a fait une chute dans l’autobus alors que le chauffeur, un peu trop pressé, n’a pas fait attention avant de repartir. Nicole, qui n’avait pas eu le temps ni de s’asseoir ni de s’accrocher est tombée à la renverse.

C’est depuis ce temps-là qu’elle souffre de douleurs intenses dans le dos. Après des radiographies d'usage, elle a été soumise à un ou deux traitements de physiothérapie par semaine, puis enfin jusqu’à cinq par semaine depuis un mois.

Aussi bien dire, jusqu’à épuisement total. Amaigrie sans bon sens par la fatigue et la douleur, hier, son médecin réalisant que si cinq traitements de physio par semaine n’avaient pas donné les résultats escomptés, il fallait passer à autre chose. Alors, elle lui a recommandé de se présenter à l’urgence (aujourd’hui) en remettant aux préposéEs du triage la lettre qu’elle lui a remise. Advienne que pourra!

Justement en espérant qu’elle pourra se reposer (oui, oui, vous avez bien lu : se reposer ...!). En tout cas, être à même d’avoir les soins et les tests dont elle aurait besoin sans avoir à se trimballer par monts et par vaux, comme elle le faisait depuis des semaines.

Alors ce matin, je suis allée la chercher chez-elle pour la conduire à l’urgence de Sacré-Coeur sans même avoir la certitude qu’on la garderait, à tout le moins en observation. Elle avait peine à parler et à marcher. Et elle était quelque peu confuse.

Confuse, certes. Mais surtout sans l’énergie ni le courage nécessaire de se préparer un petit sac, juste en cas qu’on décide de la garder : une paire de petites culottes de rechange, une mini-robe de chambre, une brosse à dents, je ne sais pas moi, enfin ce genre de choses.

En cours de route, je lui ai dit à quel point je la trouvais courageuse de faire tant d'efforts pour améliorer son sort. Elle m’a remerciée. Bien qu'elle m'ait dit qu'elle n'était pas la seule au monde à avoir du courage, j'ai tout de même eu l'impression que cela lui faisait plaisir. Mais, allez donc savoir d'où nous vient le courage dans nos moments difficiles?

Enfin Nicole n’est pas sortie du bois. Il paraît que son indice de cancer est plutôt élevé. Mais comme elle me l’a dit, plus tôt aujourd’hui, il lui faut aller au plus pressant : soulager sa douleur. En effet, elle n'est vraiment pas chanceuse.

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