L'Oiseau frileux

L'Oiseau frileux

vendredi, août 08, 2008

Ouverture sur le monde

Comme un oiseau frileux, j’ai fait escale après un long voyage et un épuisant décalage dans un lointain pays étranger. Là, un gigantesque nid d’oiseau à ciel ouvert fait de brindilles métalliques entrelacées m’attendait.

On m’a aussitôt assurée, à mon atterrissage, qu’au-dessus de ce nid ne s’arrêtera aucun nuage chargé de pluie, et cela pendant les quinze prochains jours. Inutile de dire que j’ai trouvé là, chaussure à mon pied …! Déjà fort déprimée, après avoir quitté ici nos ciels continuellement orageux, voilà que je me suis rappelée ces vers d’un célèbre poète : «Le navire roulait sous un ciel sans nuages – Comme un ange enivré de soleil radieux».

Précisons. C’est qu’en Chine, en ce moment, on ne fait pas seulement la chasse aux moindres nuages politiques ou contestataires, mais leurs météorologues ont reçu aussi l’ordre de chasser tous les nuages (réels … !) chargés de pluie, qui pourraient venir gêner la présentation de ce grandiose événement et les suivants, naturellement.

Or dès les premiers tableaux de la cérémonie d'ouverture de ces Jeux de la XXIXè olympiade, à Pékin, aujourd’hui, on n’a pu aisément voir que les autorités chinoises n’en avaient que pour montrer leur puissance à la face du monde et flatter leur orgueil patriotique. Grand bien leur fasse !

C’est alors que le spectacle, auquel le monde entier (4 milliards de personnes, c’est pas rien, ça !) avait été convié, s’est mis en branle dans une apothéose (lire:orgie) de feux d’artifice, de roulements de tambours et de lumières. (Oui, oui, je sais! Les Chinois ont inventé la poudre à canon et sont, depuis, passés maîtres en feux d'artifice.)

Cela dit, c'est là même, qu’on a eu la surprise (lire: choc) de notre vie: des robots multipliés par mille, portant tous la même coiffure, affichant tous le même sourire, exécutaient tous les mêmes gestes, en même temps, etc. C’était effarant ! Bref, on aurait dit la reproduction à l’infini d’un personnage de «Second life» … ! Pour vous donner un tout petit exemple, de cet ordre de grandeur, j’ai reproduit ainsi un personnage qui vous est familier. Inutile de dire, que j’ai vite frappé la muraille de Chine en réalisant mes limites ... Pour mieux comprendre, n'oubliez pas d'agrandir la photo de gauche.

Enfin, pour abréger, bien sûr, l’oiseau inculte en moi n’a pu s’empêcher de s’étonner, d’abord de voir autant de fillettes ; on les croyait disparues, puis, d’enfants issus de toutes les minorités, Tibétains y compris. Le navire roulera-t-il donc ainsi, et pour encore longtemps... sous un ciel sans nuages ? Chose certaine, Baudelaire n’était pas parmi les invités de cette fabuleuse, impressionnante, inoubliable, monumentale et prestigieuse ouverture.


Les Années-lumière à la radio de Radio-Canada:

Moo Goo Guy Pan, à Pékin

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