Merci pour tes conseils et tes commentaires aussi pertinents qu’amusants. Merci surtout de m’aider à voir plus clair (lire ici : faire la part des choses) dans ce long cheminement de notre mère qui, de jour en jour, de semaine en semaine et de mois en mois, s’attarde «au poids des choses» … Je t’écris ceci en pensant qu’il faudrait bien que je relise La vieillesse de Simone de Beauvoir. Mais, venons-en à tes propos.
«Il me semble qu’il y a souvent des secrets. Et tu me dis toujours : «Un jour, je vais te conter çà.» Le jour n’arrive jamais et on n’y pense plus. Faudra bien, un vrai jour, pouvoir se raconter toutes ses histoires… »
En effet! Au crépuscule de sa vie, maman n’a plus beaucoup d’emprise sur son présent. Alors, elle profite des quelques miettes de mémoire qu’il lui restent pour retrouver des traces de son vécu.
Des fois, je me demande si ce n’est pas à cause de cela que, comme une enfant, elle a si souvent l’émotivité à fleur de peau. N’a-t-elle pas des sautes d’humeur et ne pleure-t-elle pas facilement?
Certes, son enfance fait partie de ce passé-là. D’ailleurs, elle n’en finit plus de m’impressionner lorsqu’elle se raconte. Les détails qu’elle y apporte sont parfois surprenants. Elle dit souvent qu’on pourrait écrire un livre sur sa vie … Oui, un jour, je vais te raconter ça, petite sœur!
«Bon!...je pensais à toi cet après-midi quand tu me disais que c’était presque toujours l’aînée qui prenait la plus grande part de responsabilité avec les vieux parents. A vrai dire, peut-être. Mais je crois surtout, que c’est la personne la plus disponible.
Exemple, toi qui n’a ni mari qui attend qu’on lui prépare ses soupers et ses lunchs et qui attend toujours notre disponibilité à tout moment. Sans oublier qu’il pourrait se plaindre que l’on s’occupe davantage de la belle-mère que de lui-même ...!
Une personne qui n’a pas d’enfants qui téléphonent n’importe quand pour nous demander : «Quand est-ce qu’on va souper à la maison, maman?» Une personne qui n’a ni employeur qui les attend tous les matins à l’heure pile, et qui exige la performance à tout prix.
En fin de compte, çà prend vraiment une personne exceptionnelle ... très, très disponible...qui aime assez sa mère pour lui donner toutes les heures qu’elle peut et faire abstraction de sa vie privée.»
Ouf! Et re-ouf! Merci encore de penser à moi! Et encore de ne pas avoir tort … ! C’est vrai que je suis l’aînée célibataire qui «n’a pas de mari qui attend …». Mais alors, quelle chance avez-vous, que je sois la personne exceptionnelle qui, non parce qu’elle a été choyée plus que les autres, est la seule qui peut veiller sur les vieux jours de notre mère!
«Il me semble qu’il y a souvent des secrets. Et tu me dis toujours : «Un jour, je vais te conter çà.» Le jour n’arrive jamais et on n’y pense plus. Faudra bien, un vrai jour, pouvoir se raconter toutes ses histoires… »
En effet! Au crépuscule de sa vie, maman n’a plus beaucoup d’emprise sur son présent. Alors, elle profite des quelques miettes de mémoire qu’il lui restent pour retrouver des traces de son vécu.
Des fois, je me demande si ce n’est pas à cause de cela que, comme une enfant, elle a si souvent l’émotivité à fleur de peau. N’a-t-elle pas des sautes d’humeur et ne pleure-t-elle pas facilement?
Certes, son enfance fait partie de ce passé-là. D’ailleurs, elle n’en finit plus de m’impressionner lorsqu’elle se raconte. Les détails qu’elle y apporte sont parfois surprenants. Elle dit souvent qu’on pourrait écrire un livre sur sa vie … Oui, un jour, je vais te raconter ça, petite sœur!
«Bon!...je pensais à toi cet après-midi quand tu me disais que c’était presque toujours l’aînée qui prenait la plus grande part de responsabilité avec les vieux parents. A vrai dire, peut-être. Mais je crois surtout, que c’est la personne la plus disponible.
Exemple, toi qui n’a ni mari qui attend qu’on lui prépare ses soupers et ses lunchs et qui attend toujours notre disponibilité à tout moment. Sans oublier qu’il pourrait se plaindre que l’on s’occupe davantage de la belle-mère que de lui-même ...!
Une personne qui n’a pas d’enfants qui téléphonent n’importe quand pour nous demander : «Quand est-ce qu’on va souper à la maison, maman?» Une personne qui n’a ni employeur qui les attend tous les matins à l’heure pile, et qui exige la performance à tout prix.
En fin de compte, çà prend vraiment une personne exceptionnelle ... très, très disponible...qui aime assez sa mère pour lui donner toutes les heures qu’elle peut et faire abstraction de sa vie privée.»
Ouf! Et re-ouf! Merci encore de penser à moi! Et encore de ne pas avoir tort … ! C’est vrai que je suis l’aînée célibataire qui «n’a pas de mari qui attend …». Mais alors, quelle chance avez-vous, que je sois la personne exceptionnelle qui, non parce qu’elle a été choyée plus que les autres, est la seule qui peut veiller sur les vieux jours de notre mère! Tiens, pour être pratique, à cet effet n’a-t-on pas appris justement ce matin qu’il y aurait environ 60 000 personnes âgées à qui on a facturé illégalement des frais de buanderie dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), et qui pourront se faire rembourser éventuellement? Mais comme les recours collectifs sont par défaut aussi longs que peut l’être l’éternité, me faudra-t-il en attendant prendre à mes frais la lourde responsabilité de ses petites culottes … ?
En terminant, il est vrai que je serai la prochaine sur la liste à devenir vieille, à mon tour. Merci chère petite sœur de me rappeler que je pourrai compter sur toi et (ta fille Cybèle) pour voir à ce que mes bobettes soient bien propres ...
Que Dieu te garde!
Ta sœur aînée qui t’aime
Recours collectif - personnes âgées
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