L'Oiseau frileux

L'Oiseau frileux

samedi, mars 22, 2008

D'une étoffe à part

Dans une de ses pertinentes études, Statistique Canada nous a appris, cette semaine, que 29% des hommes gais auraient consulté un spécialiste médical durant les 12 mois qui ont précédé l’enquête, entre 2003 et 2005, comparativement à 19% des hommes hétérosexuels.

Je ne suis pas experte en matière de consultation médicale, mais j’ai quand même un peu d’imagination. Or si j’exclus d’emblée tous les jeunes hommes hétéros en pleine possession de leurs moyens, à moins d’accidents, soit au jeu, au travail ou sur la route, ou encore pire, soit pour cause de grippe d’homme sévère, ce n’est certes pas ceux-là, à mon humble avis, qui consulteront le plus souvent.

Par contre, et on n’en sortira pas, qu’ils le veuillent ou non, les hommes hétéros qui vieillissent n’échappent pas aux maladies qui surgissent avec l’âge. En outre, si l’on se fie au tapage publicitaire, combien y en a-t-il qui, hélas, souffriraient de plus en plus de dysfonction érectile? Rien que ça suffirait en masse à les inciter à consulter leur médecin sur une base régulière.

Maintenant, quant aux hommes gais, je ne crois pas qu’ils soient plus moumounes que les autres. Ben, voyons donc! Ça ne fait pas sérieux, c’est évident. Mais étant plus sujets (lire aussi: plus prudents, sans doute) que les autres, on a juste à penser aux efforts qu’il doivent consentir pour se prémunir contre les multiples maladies sexuelles, sida, etc. qui les guettent sans cesse.

Enfin, reste donc entier le mystère chez les femmes. Ô combien fascinant! j’en conviens. Quelle découverte, mesdames! En tout cas, paraît-il que les lesbiennes seraient moins susceptibles que les femmes hétérosexuelles de consulter un médecin de famille au cours de l'année qui a précédé cette enquête. En effet, 77% des lesbiennes auraient consulté un médecin de famille, comparativement à 83% des femmes hétérosexuelles.

Sentez-vous bien à l'aise de penser comme moi ou non, mais mis à part le fait que les lesbiennes n’ont pas à prendre de contraceptifs, pourquoi donc hésiteraient-elles encore aujourd’hui à consulter? De peur d’être jugées? Pré-jugées? Mal vues? D’être prises pour des objets de curiosité? De risée? Bref, à moins qu'elle soit faite d'étoffe à part, mon petit doigt autant que mon majeur..., me dit qu'il faut bien plus que des accommodements raisonnables pour apprivoiser une lesbienne à ce sujet-là ...!

En terminant, laissez-moi vous dire que, par les temps qui courent, ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir affaire à un médecin tellement gentil et chaleureux, qu’on a parfois le goût d’entrer dans son bureau avec un petit pot de gelée aux pommes. Justement parce qu'on sait qu’il aime en faire lui-même ... Mais à qui, surtout, on confiera sans gêne ses problèmes de santé même les plus intimes, et qui trouvera toujours un petit moment pour donner son avis sur ceux de votre blonde ou votre conjointe, si jamais vous lui en aviez fait part au préalable.

J'imagine que vous en êtes encore, pour la plupart, à l’état d’intense recherche de cette perle rare. Comme je vous comprends de vous montrer un brin jalouses! Moi aussi, d’ailleurs.





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