L'Oiseau frileux

L'Oiseau frileux

lundi, janvier 15, 2007

Le rêve ou la quête du bonheur

Parmi les rêves les plus légitimes de la plupart des gens ordinaires, aujourd’hui, on peut considérer peut-être celui de faire le tour du monde (tiens, mon rêve à moi : les îles Galapagos … !), puis ensuite, celui de devenir propriétaire. C’est de ce rêve-là, que je veux te parler.

Mon amie, comme bien d’autres, à mon tour, je suis désolée. En ce moment a cours (oui, elle court …) une certaine publicité affichée sur des panneaux-réclames étalés le long de nos autoroutes. « Quoi? Vous êtes encore locataires? » dit insolemment cette publicité.

À sa défense, la banque Laurentienne nous explique, que de ne pas avoir d’économies pour la mise de fonds n’est plus un obstacle pour acheter une propriété. Au contraire, c’est simple comme tout! Elle nous offre d’abord une remise en argent de 5 % du montant de notre hypothèque. Le montant de cette remise de fonds en argent nous sert alors de mise de fonds. Et, le tour est joué! N’importe qui peut désormais facilement devenir un heureux propriétaire. Incidemment, la publicité s’adresse surtout aux premiers acheteurs … capables de rencontrer les obligations, cela va de soi.

Mais que fait-elle de tous les autres? D’abord ceux qui ont choisi d’être locataires (oui, oui, il y en a …) et, bien sûr, ceux qui pour toutes sortes de raisons personnelles n’ont pas le choix de l’être? Cela ne veut pas dire que ces gens-là jettent leur argent par les fenêtres en prenant bien soin d’y jeter les fenêtres avec ... !

Non. Y a bien assez des nonos, des niaiseux, des deux de pique, des malchanceux (en amour, etc.), des paresseux, des insouciants, des infortunés, des déshérités, des retraités, des monoparentales, des loosers, des ratés, des cons-locataires, des nés pour un petit pain et des épais même dans le plus mince, bref, de tout ce beau monde qui caresse secrètement ou non, lui aussi, ce rêve … inaccessible! De ceux-là, on veut bien comprendre, la banque n’en a que faire. Mais, c’est pas vraiment là que le bât blesse le plus.

Est-ce à dire, mon amie, que les locataires actuels, c’est-à-dire pour la plupart « des socialistes d’esprit, des communistes de cœur et des capitalistes de poche », enfin, de vrais Québécois, qui, de jour comme de nuit, n’ont qu’un seul rêve de devenir propriétaires, mais, hélas! n’en ont pas encore les moyens pour cause d’emplois instables, de mises à pied, de chômage ou pire encore, ne connaîtront jamais ou pas de sitôt, ce bonheur-là …?

À toi pour toujours,
May West

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