L'Oiseau frileux

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vendredi, décembre 20, 2013

L'Ouganda en voie de durcir les peines pour les gais et lesbiennes

Le Parlement ougandais a adopté vendredi un projet de loi qui durcit les peines infligées aux gais et lesbiennes et interdit à quiconque de faire la promotion de l'homosexualité.
Si la loi est promulguée, les homosexuels ougandais seront passibles de peines allant de deux ans de prison à la prison à vie, dans certains cas.
Une première mouture du projet de loi prévoyait la peine de mort dans les cas où un partenaire est mineur ou porteur du VIH, mais ces peines ont été remplacées par la prison à perpétuité dans le projet de loi soumis au vote.
Le texte, voté à une majorité écrasante les députés présents, doit cependant être promulgué par le président Yoweri Museveni pour avoir force de loi.
Selon la BBC, le premier ministre Amama Mbazizi s'est opposé au vote du Parlement en alléguant qu'un nombre insuffisant de députés étaient présents et il pourrait en contester formellement la légalité.
Le projet de loi avait fait surface une première fois en 2009, mais il avait été mis sur la glace devant le tollé qu'il avait soulevé. Le président américain Barack Obama l'avait notamment qualifié d'« odieux ».
« C'est une victoire pour l'Ouganda. Je suis heureux que le Parlement ait voté contre le mal », s'est félicité le député David Bahati, qui a fait le promotion du projet de loi.
« Parce que nous sommes une nation qui craint Dieu, nous accordons une valeur holistique à la vie », a-t-il ajouté. « C'est en raison de ces valeurs que les parlementaires ont adopté le projet de loi, quelle que soit l'opinion du monde extérieur ».
Amnistie International dénonce cette « législation extrêmement discriminatoire », qui constitue une « grave violation des droits de l'homme ».
Human Rights Watch y voit pour sa part une « attaque directe contre le travail légitime de militants et d'organisations nationaux et internationaux qui défendent et promeuvent les droits de l'homme en Ouganda ».
L'organisation appelle le président Museveni à ne pas signer la loi.
L'homosexualité était déjà considérée comme une activité criminelle en Ouganda, un pays de 35 millions d'habitants profondément marqué par le christianisme.
Plus tôt cette semaine, le Parlement a voté une loi anti-pornographie qui interdit de laisser voir des zones érogènes « comme les seins, les cuisses, les fesses ».
Elle interdit en outre « tout comportement érotique dont l'intention est de provoquer une excitation sexuelle ou tout acte indécent ou comportement tendant à corrompre les mœurs » et proscrit les vêtements « provocants ».

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