Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir Le rôle des infirmières est appelé à changer en chirurgie. |
Infirmière, scalpel! Le temps où les infirmières étaient confinées à ce rôle pourrait être révolu. Bientôt, elles pourront par exemple ouvrir et refermer une plaie chirurgicale en l'absence du médecin et poser plusieurs gestes qui étaient auparavant réservés à ce dernier.
Le Collège des médecins et l'Ordre des infirmières (OIIQ) se sont entendus pour officialiser et élargir les actes que les quelque 80 infirmières premières assistantes en chirurgie du Québec peuvent poser. Grâce à leur expertise, un bloc opératoire pourrait fonctionner en dyade médecin-infirmière, alors que plusieurs interventions nécessitent présentement la présence de deux médecins. «Quand il n'y a pas de médecin résident sur place, comme dans les petits hôpitaux, avoir une première assistante, c'est très apprécié», explique Suzanne Durand, directrice au développement et au soutien professionnel à l'OIIQ.
Inciser la peau, installer les pinces, effectuer la cautérisation des tissus, faire des sutures et des ligatures, installer un drain, scier un os, fermer la plaie: voilà quelques exemples de gestes chirurgicaux que les infirmières qui ont suivi la formation spécialisée à l'Université du Québec à Trois-Rivière pourront poser, à l'instar des médecins. Elles devront travailler en présence d'un chirurgien, sauf pour ouvrir et fermer la plaie, moments pendant lesquels on leur laissera une totale autonomie.
«Il y a des expertises infirmières qui méritent d'être exploitées, selon Suzanne Durand. La première assistante en chirurgie, elle est peu connue, on pense qu'elle donne le scalpel. Mais elle intervient tout au long de la chirurgie.»
Ces infirmières seront particulièrement utiles en chirurgie orthopédique, puisque pendant un remplacement de hanche, par exemple, elles pourront poser plusieurs des gestes requis pour installer la prothèse.
Les conseils d'administration des ordres professionnels des médecins et des infirmières ont tous deux entériné ces changements. Un projet de règlement a été publié le 14 décembre dernier dans la Gazette officielle du Québec. Aussi, ces nouveaux pouvoirs devraient entrer en vigueur dans deux mois.
Le règlement avalisera également l'embauche de ces infirmières spécialisées dans les blocs opératoires extra-hospitaliers. Jusqu'à maintenant, les cliniques qui font des chirurgies orthopédiques, par exemple, ne pouvaient pas les engager.
Selon Mme Durand, ce nouveau règlement permettra également d'asseoir l'expertise des premières assistantes en chirurgie. «Dans certains centres hospitaliers, leur pratique était plus limitée. Là, ça va ouvrir davantage et donner plus de possibilités.»
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