Cette semaine, j’accompagnais maman en taxi à l’hôpital juif de Montréal. Le chauffeur, un homme d’âge mûr, était peu bavard. Après un certain bout de route, je me suis enfin décidée à lui demander, s’il avait suivi les événements de l’investiture du nouveau président américain.
La réponse ne s’est pas fait attendre. « Non. La politique ne m’intéresse pas. Ils sont tous pareils. Des profiteurs! Vous savez, quand des gouvernements accordent des indemnités de départ de près de 400 000 dollars à leurs valets de service qui décident de démissionner volontairement de leur poste, eh bien…! ».
En effet, l’exemple récent qu’il m’apportait était si flagrant qu’il fumait encore. * Certes, il avait raison, mais si on compare ce que l'on vit ici au Canada et au Québec, c'est le jour et la nuit avec ce qu’il s’était passé sur le Mall, à Washington, deux jours plus tôt, non ? Alors le sujet s’est clos de lui-même. S’est refermé sur lui-même.
Bien sûr, j’ai été déçue. C’est comme s’il m’avait coupé le sifflet. Ou, rétrécit les ailes. Je me serais attendue à le voir plus animé que ça, vous comprenez ? La venue d’un président noir aussi charismatique que Barack Obama, aux États-Unis, c’est quand même pas rien.
Tiens ! Encore le jour même de son investiture, à mon salon de coiffure, les conversations allaient bon train, et avec entrain, entre les clientes présentes, cet après-midi-là. On ne parlait que d’Obama. À un point tel, qu’une jeune coiffeuse si emballée soit-elle par le personnage et l’euphorie qui entourait l’événement de la journée, nous a dit tout à coup avec une grande candeur : « Aïe! Si j’avais su qu’il fallait aller voter, j’y serais allée !». Ce qui a suscité, évidemment, une joyeuse explosion de rire dans le salon.
Mais pour en revenir à mon chauffeur de taxi, dommage qu’il y en ait des milliers comme lui. Des tenants du «y a rien là», du «so what?» et du «plus ça change, plus c'est pareil». Des vieux qui ne croient plus à rien après avoir usé leurs rêves jusqu'à la corde. Des pessimistes en panne de désir de réenchantement.
Ouf ! Je m’arrête ici. Parce que je sens monter la fièvre et perdre l’équilibre des blâmes à l’égard de tous ceux qui ne nous inspirent plus que cynisme, par les temps qui courent. Cette maladie contagieuse dont le virus nous vide l’âme de toute substance et qui nous transforme avec le temps, souvent à notre insu, en empoisonneurs d'espoir.
* Monsieur, mon chauffeur de taxi, faisait référence à Henri-Paul Rousseau qui a quitté de plein gré ses fonctions de d.g. à la Caisse de dépôt et placements du Québec pour aller occuper d’autres fonctions, plus intéressantes, chez Power Coop. (Paul Desmarais) L'autre face du scandale
La réponse ne s’est pas fait attendre. « Non. La politique ne m’intéresse pas. Ils sont tous pareils. Des profiteurs! Vous savez, quand des gouvernements accordent des indemnités de départ de près de 400 000 dollars à leurs valets de service qui décident de démissionner volontairement de leur poste, eh bien…! ».
En effet, l’exemple récent qu’il m’apportait était si flagrant qu’il fumait encore. * Certes, il avait raison, mais si on compare ce que l'on vit ici au Canada et au Québec, c'est le jour et la nuit avec ce qu’il s’était passé sur le Mall, à Washington, deux jours plus tôt, non ? Alors le sujet s’est clos de lui-même. S’est refermé sur lui-même.
Bien sûr, j’ai été déçue. C’est comme s’il m’avait coupé le sifflet. Ou, rétrécit les ailes. Je me serais attendue à le voir plus animé que ça, vous comprenez ? La venue d’un président noir aussi charismatique que Barack Obama, aux États-Unis, c’est quand même pas rien.
Tiens ! Encore le jour même de son investiture, à mon salon de coiffure, les conversations allaient bon train, et avec entrain, entre les clientes présentes, cet après-midi-là. On ne parlait que d’Obama. À un point tel, qu’une jeune coiffeuse si emballée soit-elle par le personnage et l’euphorie qui entourait l’événement de la journée, nous a dit tout à coup avec une grande candeur : « Aïe! Si j’avais su qu’il fallait aller voter, j’y serais allée !». Ce qui a suscité, évidemment, une joyeuse explosion de rire dans le salon.
Mais pour en revenir à mon chauffeur de taxi, dommage qu’il y en ait des milliers comme lui. Des tenants du «y a rien là», du «so what?» et du «plus ça change, plus c'est pareil». Des vieux qui ne croient plus à rien après avoir usé leurs rêves jusqu'à la corde. Des pessimistes en panne de désir de réenchantement.
Ouf ! Je m’arrête ici. Parce que je sens monter la fièvre et perdre l’équilibre des blâmes à l’égard de tous ceux qui ne nous inspirent plus que cynisme, par les temps qui courent. Cette maladie contagieuse dont le virus nous vide l’âme de toute substance et qui nous transforme avec le temps, souvent à notre insu, en empoisonneurs d'espoir.
* Monsieur, mon chauffeur de taxi, faisait référence à Henri-Paul Rousseau qui a quitté de plein gré ses fonctions de d.g. à la Caisse de dépôt et placements du Québec pour aller occuper d’autres fonctions, plus intéressantes, chez Power Coop. (Paul Desmarais) L'autre face du scandale
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