L'Échange: une épopée

En tout cas, beaucoup plus qu’un fait divers! À 78 ans, le vétéran du cinéma américain, Clint Eastwood, présente à Cannes un film sombre et ambitieux, «L'Échange», récit de la disparition d'un enfant dans le Los Angeles de la Grande Dépression. Le sort de cet enfant se révèlera la clé pour comprendre une ville et une époque.

La mère, Christina Collins, une mère célibataire qui plus est, personne ne la prend au sérieux. Une mère, à qui on a tout fait pour lui faire accepter un enfant soi-disant retrouvé par la police, et qui n’était pas le sien. Il lui ressemblait vaguement et n'avait pas sa taille. Sans aucun doute, Eastwood a eu la main heureuse en choisissant Angelina Jolie pour réincarner cette mère. En tout cas, c'est mon avis.

Une affaire criminelle qui fut abondamment couverte par la presse locale, mais au niveau national, rien! Or, un fait divers pareil ferait aujourd'hui la « une » des journaux et des télévisions au niveau national. (On n'a qu'à penser à la triste affaire Robert Pickton et des malheureuses prostituées de Vancouver).

Mais l'époque était différente. «Je crois que les gens ont tout simplement voulu effacer cette affaire de leur mémoire. C'était l'Amérique rendue exsangue par la crise de 1929. La population avait d'autres problèmes à régler», a raconté Clint Eastwood, dans une entrevue.

Un grand film qui n’est pas loin d’être une épopée. Magnifique pour ses images chargées d’émotion. Ses visages surtout. Un film qui m’a beaucoup bouleversée, mais dans lequel toutefois, petite nature oblige, j'ai eu un peu de mal à soutenir la violence de certaines scènes. Mais ça n’a rien à voir avec le gars des vues …!

P.S. Dans notre mire, peut-être prochain film: Milk .