L'Oiseau frileux

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jeudi, mars 01, 2007

La mort de Tarzan

Mon amie, quelle campagne électorale surréaliste! Bien qu’elle soit encore jeune, on jurerait que la plupart des médias, tant écrits qu’électroniques ou radiophoniques, se sont donné le mot : entretenir au maximum le ridicule, la démagogie et la démonisation à l’endroit d'André Boisclair, le chef du PQ, afin de transmettre de lui l’image la plus négative possible.

Effet attendu : que le monde ordinaire, comme toi et moi, se mette à le honnir et à le haïr de sorte que personne ne soit plus capable de l’entendre. Et ça marche! À certains endroits, en ce moment, on le hait tellement que même parmi des péquistes convaincus, on a hâte de le voir se casser la gueule.

Dommage, une si belle figure …!

À un point tel, qu’on peut facilement se demander, si ce qui motive de plus en plus de commentaires insultants, voire méprisants ou franchement haineux à son endroit, ces temps-ci, n’est pas carrément inspiré par une évidente
homophobie mal gérée. Enfin, ainsi vogue la galère.

Apparemment, le premier responsable de ce gâchis national serait lui-même. Partant de là, tout est contre lui : son homosexualité, son trip de cocaïne, son show Brokeback Mountain, son manque de jugement, ses « erreurs de jeunesse », son immaturité, le vide de ses idées, son vocabulaire ampoulé, ses tournures de phrases alambiquées, ses origines urbaines, son sourire Pepsodent, ses grandes dents blanches comme des Chiclets, son visage juvénile, ses complets hors de prix, la couleur de ses cravates, celle de ses chaussettes, de ses bobettes …

Bien sûr, est aussi contre lui, en plus de son programme et de sa plate-forme électorale, son propre parti, en commençant par certains de ses candidats, des ex-adversaires à la chefferie, de ses partisans, de ses militants, les purs et durs, les « belles-mères » (anciens premiers ministres, toutefois encore vivants …), sans parler naturellement de ses adversaires politiques, les fédéralistes, les libéraux et les adéquistes, de nombreux journalistes du Devoir, de La Presse, du Globe & Mail, les défusionnistes, les refusionnistes, les ethnies, les Anglos pure laine, les Hérouxvillois tricotés serré, sans oublier les sondages, le temps, les semaines et la campagne en cours.

Bref, tout est contre lui. N’en jetez plus, la cour est pleine!
Pauvre homme …!

Si tu savais, mon amie, comme cela me rappelle le sort similaire réservé à un dénommé Jean Charest, alors chef du PLQ, par la population du Québec urbain et profond quelques semaines juste avant les élections de l’an 2003.

Lui aussi, on le honnissait. On le haïssait pour lui jeter de (très) mauvais sorts. Un défroqué, un ex-conservateur, même pas un libéral, mais un fédéraliste qu’on était allé pêcher à Ottawa, en plus, au sourire crispé sur de petites dents serrées (pour ne pas dire acérées) de loup affamé de pouvoir, sa chevelure frisottée, sa voix stridente qui persiflait les mensonges et les fausses promesses dans nos oreilles n’en pouvant plus de l’entendre, ses « erreurs » (encore aujourd’hui) camouflées dans les caves souterraines du scandale des commandites, son idée de génie qu’a été la réingénérie qu’on a naïvement confondue avec la trouvaille du siècle des Lumières, enfin son fa … Non, son fu - meux slogan : « Nous sommes prêts! ». Pourtant, le Tarzan de l'époque est mort quand même électoralement parlant, bien sûr!

À toi pour toujours,
May West

Oui, ça joue contre lui

P.M.A.C (petites mises au clair) : Je n’ai pas voté pour André Boisclair. Pour moi, ce n’est pas l’homme qui compte. Ni le parti, d’ailleurs. C’est la cause. Comme pour tous ceux et celles qui déchantent à l’heure actuelle.

P.S. Eh bien, oui! Le vrai, le grand et le célèbre Tarzan est mort à 100 ans, cette semaine.

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