Pensées cochonnes

Un fait divers …! En tout cas, de quoi nous distraire en masse, assises bien au chaud, dans nos salons douillets durant les longues soirées d'hiver 2007, à l’abri des dangers qui pourraient nous guetter et venir déranger notre in-quiétude.

Mais là, dans une certaine indifférence, (remarque que ça fait déjà longtemps que l’histoire s’est passée sans oublier que la Colombie-Britannique, c’est pas à la porte, comme on dit …), puis entre deux bâillements d’ennui, c’est tout juste si l’on sent un mince frisson d’effroi nous parcourir le dos. C’est tellement facile de confondre ça avec le froid extérieur … hein?

Pourtant, pour quelques-unes d'entre nous, qu’allons-nous faire pour étouffer dans nos têtes le bruit du train du fait divers qui passe sous nos yeux, en ce moment, et qui a mené 49 femmes (ou plus …) tout droit vers l’enfer de l’abattoir … ? On parle pas d'holocauste, mais ... tu vois le genre? C'est vrai qu'après tout, ces femmes-là n'étaient au fond que des moins que rien ...

Bof! C’est que des interrogations absurdes me viennent comme ça à l’esprit. D'abord, que faisait donc Robert Pickton pour vivre? Comment gagnait-il sa vie? On dit qu’il élevait des porcs. Que faisait-il avec ses porcs, une fois abattus? Les mangeait-il? Les vendait-il au marché de Vancouver (à part les vendre en bacon aux déambulantes de Downtown Eastside ...)? Les exportait-il, pêle-mêle et incognito, avec les produits des autres élevages de porcs de la province? Enfin, quelqu’un peut-il nous dire si, ici, au Québec, nous importions du porc de la Colombie-Britannique, à cette époque-là?

Vois-tu, mon amie, le porc que j’ai acheté en spécial chez IGA, la semaine dernière, serait-il assurément du Québec, commence déjà à moins me tenter, on dirait. Y aurait-il un lien évident avec la prostitution qu’on refuse de décriminaliser dans ce pays et mon rôti de porc qui va peut-être se faire oublier dans mon congélateur?

À toi pour toujours,
May West