Décès de la comédienne Huguette Oligny

Photo : Pascal Gélinas 
Hughette Oligny dans le documentaire réalisé 
par Pascal Gélinas, «Huguette Oligny, le goût de vivre».

Une femme charmante au sourire lumineux

Huguette Oligny est décédée à l'âge de 91 ans, au même âge que maman l’an dernier.  Mais ce n'est pas à cause de  ça que  je veux dire quelques mots à son sujet.

Ce n'est pas pour me vanter, mais j'ai rencontré cette actrice et comédienne à deux reprises dans ma vie.  En plus d'être une grande comédienne, elle était aussi une femme charmante au sourire lumineux.

La première fois,  c'était à l'automne 1970 alors que j'écrivais la biographie de Juliette Béliveau.   J'avais rendez-vous ce jour-là avec M. Gratien Gélinas à son domaine d’Oka, au bord du lac des Deux-Montagnes.  Gratien Gélinas connaissait bien Juliette Béliveau pour lui avoir donné plusieurs rôles dans ses pièces, notamment, « Bousille et les Justes », « Fridolin », les « Fridolinades » ainsi que dans « Tit-Coq ». 

Mais ce dont je me souviens aussi c’est que madame Oligny était présente auprès de Gratien Gélinas à l'époque. Et c’est elle qui nous avait servi le thé sur la terrasse, au bord du lac.   Un moment agréable et chaleureux que je n’ai jamais oublié.

La seconde fois que j’ai vu madame Oligny c’était en 1984 à Ottawa, alors qu’elle tenait  le rôle d'Albertine dans «Albertine en cinq temps» de Michel Tremblay,  au Centre national des Arts.

Il pleuvait. Nous nous sommes croisées sur la rue Elgin, près du Centre des Arts. Au passage, je l’ai reconnue, puis saluée. Elle s’est arrêtée et m’a souri. Je me suis présentée à elle en lui rappelant à quel endroit et dans quelles circonstances,  nous nous étions déjà rencontrées plusieurs années auparavant.

À son tour,  elle m’a reconnue.

Nous avons bavardé quelques instants, entre autre de la pièce dans laquelle elle jouait et de Juliette Béliveau, bien sûr, puis nous nous sommes quittées en nous embrassant mutuellement.  Ce moment-là non plus, je ne l’ai jamais oublié. La preuve, c’est que j’en parle ici aujourd’hui.

Mes condoléances à sa famille.

May West

Source:  Le Devoir