L'Oiseau Frileux: La boussole d’or

Pourquoi le Vatican s’est-il lancé depuis mercredi, cette semaine, dans une telle critique à l'endroit du film La Boussole d’or, dans son journal officiel, l'Osservatore Romano?

Sans doute parce que dans ce monde créé par Philipp Pullman, l’auteur du roman Northern Lights qui a servi d'inspiration au scénario du film, l'Église et ceux qui la contrôlent se livrent à des expériences cruelles sur les enfants afin de découvrir la nature du péché et tentent de supprimer certaines informations qui nuiraient à sa suprématie et à son pouvoir.

Or pour ne pas offenser certains spectateurs religieux, le réalisateur Chris Weitz a omis toute référence à l'Église, mais reste que dans ce « monde froid, sans espoir et sans Dieu », nous, le commun des mortels, serions bien tentés de prendre les gentils « deamons » pour des anges gardiens ... Enfin!

Mais c’est encore faire preuve de son intégrisme canonique, qu’il est devenu une coutume pour ce « Magisterium » qu’on ne peut s'empêcher d'associer à l’Église catholique, ces dernières années, de réagir aussi âprement à chaque sortie littéraire, artistique ou cinématographique qui menacerait son omnipotence sur les bonnes âmes de cette planète.

Enfin, une fois qu’on a compris qu’il y a contradiction ou hypocrisie, c’est selon, entre ce que l'Église enseigne à ses fidèles, par exemple, la charité envers son prochain, et ce qu’elle pratique elle-même, faut-il s’étonner de voir que le Vatican se réjouisse ces temps-ci des modestes résultats de «La boussole d'or» au box-office? Le week-end de sa sortie, le film n'aurait récolté semble-t-il que 26 millions $ en Amérique du Nord.

En tout cas, ce diable de petit doigt me dit qu’avec l'arrivée du congé des Fêtes, bien des gens peut-être auront le goût d’apprécier et, surtout de juger par eux-mêmes de l’intérêt de ce film, qu’on a qualifié cette semaine « d’anti Noël » … ce qui fera du même souffle gonfler un peu les recettes au grand dam de ses détracteurs qui, ma foi, en perdent la boussole! Après tout, tout ça n'est que du cinéma. Et dans un monde parallèle, en plus ...! Come on!

Doux Jésus!